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Charlotte Charpot, le blog de l'auteur.
29 octobre 2009

Portrait de Charlotte Charpot dans Le Soir du 29 octobre 2009

Cliquer ici -------->    SOIR_20091029_BRUX_UNE_2

Charlotte Charpot

NOIRFALISSE,QUENTIN

L’actrice

Son « Madame, vous êtes une prof de merde » l’a transformée en auteur culte et porte-drapeau. Pas facile…

A l’évocation de son succès littéraire, le visage de Charlotte Charpot se tord en un sourire ironique. Madame, vous êtes une prof de merde, épitaphe acide de sa carrière d’enseignante en France et en Belgique, lente descente aux enfers d’une vocation étouffée par le dégoût, la violence qui étreint les écoles et l’aveuglement des politiques, s’est élevé aux cieux des ventes : 8.000 exemplaires chez nous, plus du double côté français. Ou comment claquer la porte de l’école, à 28 ans, confesser son échec et dénoncer l’impasse de l’éducation sous une plume cynique et dénuée de concession, se frayer une place dans une société de courtage, pour finalement devenir le porte-drapeau de tous ces profs qui triment, dépriment et prêchent leur amertume dans le désert.

Si vous lui demandez comment elle se débrouille avec tout ça, les lumières médiatiques, les journalistes, qui l’ont lue ou pas, la traînée de poudre qui l’a amenée chez Fogiel ou au JT de France 2, elle refusera d’endosser la cape du sauveur. « Un succès éditorial, c’est assez intangible. Je ne suis pas devenue la reine d’Angleterre, je suis pauvre, j’ai des dettes et, financièrement, la réussite de mon livre n’a pas un impact gigantesque pour moi. En Belgique, un livre comme le mien n’avait jamais été écrit auparavant. C’est un peu un calvaire pour moi d’être toute seule. Personne d’autre n’accepte de témoigner face aux médias, tout le monde a la trouille. » Dans la discrétion de la toile, au fil des forums, on applaudit. On s’y reconnaît, on remercie « celle qui a dit tout haut ce que nous, enseignants, pensons tout bas ». Et on doute, aussi : « Est-ce que tout ce qu’elle raconte est bien réel ? » ; « Cette Française a une carrière trop courte en Belgique pour prendre du recul ».

Certains craignent que son expérience traumatisante soit généralisée à tous les établissements, d’autres lui reprochent de faire ses choux gras du système qu’elle dénonce. « Beaucoup trouvent que je ne suis pas légitime parce que j’ai jeté l’éponge. Mais je ne prétends pas détenir la vérité absolue. Mon objectif, c’était de faire bouger les choses, de considérer le livre comme un combat plutôt qu’un exutoire et de toucher ceux qui ne vivent pas dans ce système et qui estiment que tous les profs sont planqués et grassement payés. » Son éditrice, Véronique de Montfort (éditions de l’Arbre), qui a accepté le livre en l’espace d’un week-end, la signature la plus rapide de sa carrière, estime que si Charlotte Charpot n’avait pas démissionné, elle n’aurait jamais pu accoucher de son témoignage. « C’est parce qu’elle a été jusqu’au bout de son choix qu’elle peut parler de ce sujet librement. Elle soulève ce phénomène tabou de la violence à l’école sans pour autant être un perdreau de l’enseignement. Elle a tout de même sept ans de pratique. Quand on est encore en place, on ne peut pas dénoncer, par peur des représailles. Alors, elle se retrouve dans une situation paradoxale : il y a des gens qui disent qu’elle n’y a pas été assez fort et d’autres qui pensent qu’elle exagère ou qu’elle invente.

»

Lasse de se justifier, estimant que son réquisitoire constitue la preuve de ses propres failles, Charlotte Charpot, après s’être frottée à des classes en furie et des directeurs d’école hermétiques à ses plaintes, se voit plus fragile encore qu’avant. « J’ai du mal à résister à des accusations absurdes », dit-elle. Mais son pavé dans la mare esquisse déjà une perspective d’action. Le dernier bulletin d’information du Secteur Enseignement libre du Setca, alors que le livre écharpe vertement l’action des syndicats, reconnaît que les portraits « excessifs, peut-être » qu’elle dresse des professeurs, des préfets et des syndicalistes, doivent pousser au questionnement. Et déchirer petit à petit la loi du silence.

1979

Naît à Strasbourg.

1996

Fac de lettres à Strasbourg.

2002

Prof de français et langue étrangère dans la banlieue nîmoise.

2008

Enseigne à Bruxelles. Démissionne.

2009

Publie « Madame, vous êtes une prof de merde » : 8.000 ex. vendus en Belgique, 17.000 en France ; dans les 2 premières places du classement des ventes Club en Belgique depuis juin ; depuis octobre dans le top 50 des ventes « Livres-Hebdo » en France (première pour une maison d’édition belge en littérature).

2010

Parution en Suisse et au Québec. Parution en poche.


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http://www.economiques.eu/blog/archives/110-Eleves-de-reve-ou-prof-de-merde.html
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