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Charlotte Charpot, le blog de l'auteur.
8 juillet 2009

Master, désobéissance, EVS : Chatel droit dans ses bottes

http://www.actualitte.com/actualite/11834-master-desobeissance-EVS-Chatel-bottes.htm



Des confirmations et aucune surprise

Le ministre de l'Éducation, Luc Chatel, était ce matin au micro de Pierre Weill dans le 7/10 de France Inter. Le ministre a essentiellement confirmé et justifié les principaux points de polémique autour de son action et de celle de son prédécesseur Xavier Darcos. Sanctions pour les professeurs désobéissants, masterisation, suppressions de poste et Emplois de vie scolaire (EVS) : aucune surprise ni aucun renoncement.

Punition pour les désobéissants

C'est d'abord la question des poursuites disciplinaires contre les professeurs désobéissants que Pierre Weill a abordée ce matin avec Luc Chatel. Le ministre a assuré qu'il n'y avait « pas de raison de mettre fin aux poursuites », expliquant qu'il souhaitait « l'application de la loi et de la réglementation ». D'après lui, « ces phénomènes sont ultraminoritaires », ajoutant que « les programmes ils sont nationaux. Ce n’est pas un self-service, ce n’est pas à la carte ».

Vraisemblablement, M. Chatel n'a pas compris le sens d'une démarche de désobéissance, qu'il considère comme un acte égoïste de « self-service ». Rappelons qu'il n'est pas rare que des enseignants n'appliquent pas certaines consignes dans le silence, car celles-ci ne sont pas adaptées aux contraintes du terrain. Ici, les enseignants concernés ont revendiqué publiquement leurs actes pour en faire une démarche de résistance, conscients des risques encourus. Une pratique proche de la définition de la désobéissance civique donnée par Henri David Thoreau. Les enseignants, poursuivis pour ne pas avoir appliqué les réformes du primaire, revendiquent une défense de l'intérêt général et l'illégalité des mesures.

Luc Chatel a estimé que les poursuites n'étaient « pas disproportionnées » et qu'il y aurait une étude des sanctions « au cas par cas ».

La masterisation en route

Le ministre de l'Éducation nationale s'est ensuite longuement justifié concernant la réforme du recrutement des enseignants. Luc Chatel a ainsi déclaré vouloir par cette réforme « revaloriser la fonction d'enseignant et mieux former les enseignants », notamment par l'allongement de la durée de formation, et l'augmentation de la rémunération en début de carrière. Le maintien des IUFM empêcherait donc une revalorisation salariale ? Étrange... Et leur suppression améliorerait la formation des enseignants ?

Ayant reçu hier les organisations syndicales avec Valérie Pécresse, Luc Chatel continue d'affirmer qu'il travaille dans la concertation. Il a ainsi de nouveau évoqué la commission Marois-Filâtre, devant rendre ses travaux le 15 juillet prochain. Dommage qu'il faille encore rappeler le départ de Daniel Filâtre, président de Toulouse II-Mirail, de cette commission, pour protester contre le passage en force du gouvernement. Dommage également que les décrets soient décidés avant la remise des travaux, même si comme l'affirmait ce matin Luc Chatel, « ils nous remettront leurs préconisations, et dans la foulée nous signerons les décrets ».

Il a cependant reconnu qu'il y avait « un certain nombre de sujets qui méritent un approfondissement et une discussion » : « la date des concours pendant l'année de M2 (...), le contenu de la formation dispensée après le concours (...) et les maquettes de concours ». Autant dire que les sujets pouvant prêter à l'échange sont reduits à peau de chagrin. Ces derniers auront lieu « à partir de septembre », autour d'un « travail avec un groupe d'expert et les organisations syndicales ». Ce qui confirme l'inutilité de la commission fantôme Marois-Filâtre, si ce n'est celle d'une caution.

16 000 suppressions de postes et les EVS

Luc Chatel a également confirmé les 16 000 suppressions de poste, estimant que « ce n'est pas une surprise ». Le ministre a précisé que son « action s'inscrit dans les orientations fixées par le président de la République qui a toujours été très clair à ce sujet ». Nous n'en avons jamais douté. Une politique qui selon lui s'applique « sans dégrader l'offre d'enseignement », ajoutant qu' « à la rentrée 2010, le taux d'encadrement, c'est-à-dire le nombre d'élèves par enseignant sera inchangé ».

Concernant les EVS, le ministre a affirmé que le « gouvernement a décidé de pérenniser ce dispositif. Ce sont des emplois utiles ». Il a néanmoins ajouté que ce sont des emplois à durée déterminée qui devaient constituer « un tremplin vers l'emploi ». Le cas des personnes arrivant au terme de leur contrat sera donc traité « au cas par cas », comme Luc Chatel l'avait déjà annoncé, avec un « traitement particulier » pour les contrats s'occupant des « enfants handicapés », qui posent en effet le plus gros problème.

Voir la vidéo de Luc Chatel au micro de France Inter en cliquant sur le lien plus haut.

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