"On doit s’attendre à des années de vaches

"On doit s’attendre à des années de vaches maigres à la région wallonne et, surtout, en Communauté française. Non, ce n’est pas Mme Irma qui le dit mais Robert Deschamps, professeur d’économie aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur. Il vient de publier une note plutôt pessimiste quant aux perspectives budgétaires des institutions francophones.

Et pourtant, souvenez-vous, lors de la présentation du Budget 2009, en novembre dernier, le gouvernement wallon – qui avait multiplié les cadeaux – avait dit posséder un matelas de 100 millions d’euros en cas de coup dur. Aujourd’hui, ce matelas est épuisé et, selon le ministre du Budget, il faudrait même trouver entre 100 et 150 millions pour arriver à l’équilibre en fin d’année. Michel Daerden ne cache pas qu’il s’agit de l’exercice le plus difficile de sa carrière.

Si cette somme vous semble déjà importante, sachez qu’un homme n’est pas d’accord et parle, lui, d’un trou de plus de 300 millions d’euros pour la région wallonne et de 518 millions pour la Communauté française, à l’horizon 2010. Robert Deschamps est spécialiste des questions budgétaires et, selon lui, les causes de ce déficit sont des dépenses qui augmentent fortement – l’engagement de nouveaux enseignants notamment – et des recettes qui se font attendre. Si le prochain gouvernement ne se décide pas à se serrer la ceinture, un retour à l’équilibre n’est pas attendu avant 2041."

source : RTBF – 13.06.09

Charlotte Charpot

Comments

[charlottecharpot]

Bonjour et merci pour ce commentaire...Cela m'effraie. J'avoue que j'ai écrit le bouquin, mais je dois avoir depuis 7 ans activé le touche "delete" pour au fur à mesure oublier ce qui se passait...d'ailleurs sur un autre forum j'ai un suivi de tout ce que j'ai vécu que j'ai relu en partie hier, et j'ai été effrayée moi même par ce que j'ai traversé. Anecdotes, faits divers, témoignage de collègues, dépression...et j'en passe. Aujourd'hui j'ai en surface du moins oublié, au point presque que lire un témoignage tel que le votre m'horrifie. Je me rappelle, et je me dis : oui. Je ne délire pas (ce qu'on aurait trop souvent tendance à vouloir nous faire croire) nous sommes tous logés à la même enseigne. Incroyable. L'habitude d'être menteurs. Merveilleux comme le déni permet à qui veut en faire usage de pressions morales. A croire que tant qu'on a pas de preuve on peut effacer les forfaits des directeurs, les élèves, et du système. "non c'est faux tu mens." Merci bien. Comment est-il possible que des centaines de profs soient des menteurs au point de devenir presque incertains de la réalité qu'ils vivent et qu'ils décrivent?? incroyable. Il y a la dessous un phénomène d'érosion psychologique tout à fait fascinant.
Je vous assure que moi-même relire le bouquin m'éreinte. Je n'ai pas envie. De même, tout le monde s'étonne que je profite moyennement de sa sortie, et de la médiatisation qui va avec. Ce à quoi je réponds "oui, mais bon, comprenez qu'évoquer à longueur de journée ce dont j'ai souffert pendant des années, ça ne m'emplisse pas d'une joie inénarrable..."

Il faut le faire. Il faut parler. Et il faut parler à plusieurs. Je n'ai nulle préoccupation que d'entendre les témoignages tels que le vôtre pour apporter de l'eau à mon moulin. Que voulez vous c'est tellement simple, et je l'ai déjà entendu "ha c'est un établissement isolé!" on me demande de le nommer pour localiser, se rassurer. Ne pas dire duquel il s'agit c'est les pointer du doigt un ensemble. Non. Ce n'est pas un phénomène Isolé. Non. Je ne suis pas dingue. Oui, nous sommes des centaines à en pâtir. Non, nous ne bougeons pas parce que la force physique et morale nous manque, et étrangement... tout est mis en œuvre pour nous vider assez qu'une seule journée de grève nous semble insurmontable.

Aller, je sens que je m'emballe. C'est d'ailleurs bien embêtant, en parler à tête reposée sans trouver des coupables tous désignés, ce n'est pas évident....

Au plaisir de vous lire et d'entendre votre voix sur ce petit blog ou ailleurs, charlottecharpot@gmail.com

[jean vauchet]

En entendant votre interview sur Nostalgie , je me suis précipité chez mon libraire , qui le nez fin en avait commandé 5 mais chez lequel il n'en restait plus que 1. Je me suis assis et j'ai lu pendant 2 heures seul avec ma tasse de café. Et j'ai adoré , pesté interieurement. je suis prof à Bxls dans un quartier normal mais qui évolue difficilement, notre population scolaire change. Mon métier devient de plus en plus difficile mais le pire sans doute c'est cette loi du silence , notre direction et notre PO ne veulent pas que nous mentionnons trop régulièrement les agressions verbales,les bagarrres graves entre élèves ;il y en a. Le pire du pire comme on dit à Bxls c'est le désintérêt des parents; ils surprotègent leurs enfants , les abreuvent de matériel High Tech et ne surveillent pas leur travail! Nous sommes dans une situtation d'abandon d'autorité. je suis épuisé et cassé.Votre livre soulève une chape de plomb , nous qui n'avons plus la force de nou révolter. merci à vous.